samedi 16 juillet 2011

Visite au temple.

L'été, les vacances, c'est la période d'élaboration des projets. Quand l'année scolaire reprend, les cours, les réunions, les animations, le temps est trop serré, l'anticipation est passée, il faut mettre en application, exécuter et non plus prévoir. Dans n'importe quel domaine, une bonne initiative se décide au moins un an à l'avance ; sinon c'est qu'elle est mauvaise ou minable. J'aime ce moment de liberté, d'imagination, de création, où tout est possible dans ma tête et sur le papier. Avant que les difficultés matérielles, humaines, techniques et financières n'apparaissent très vite, quand la mise en oeuvre commence.

Parmi mes nombreux projets, la plupart sont à base de partenariats. J'ai depuis longtemps abandonné l'idée qu'une manifestation pouvait s'organiser tout seul. A moins de ne pas rechercher le succès, qui n'est pas nécessairement l'objectif de tous. Certains réussissent même fort bien dans l'échec. J'essaie de ne pas me retrouver dans la catégorie des auto-satisfaits, ratant mais contents. L'année qui vient, il m'a été proposé une idée assez originale, que je veux vous évoquer, y compris vous inciter à participer.

J'ai rencontré avant-hier Marie-Pierre van den Bossche, pasteur de l'Eglise Réformée de France, exerçant à Saint-Quentin, dans le temple qui se situe rue Claude Mairesse, derrière le palais de Fervaques. C'est une personne sympathique, ouverte, férue de théologie, dont j'ai déjà pu apprécier les qualités personnelles et intellectuelles lors d'une invitation à une séance du ciné philo.

Je suis épaté par son parcours de vie : elle a renoncé à une existence bourgeoise, une carrière d'architecte, pour vivre ses convictions. Combien d'entre nous sont en capacité de s'engager autrement que par la parole, pour ne pas dire la parlote, ou les actions ponctuelles et somme toute modestes ? Le militant que je suis se sent bien inférieur à la croyante qu'elle est.

Marie-Pierre van den Bossche m'a fait visiter son édifice et nous avons disserté sur les différences entre lieux de culte catholiques et protestants ! Notre projet commun serait d'ouvrir au public extérieur les rencontres qu'elle organise entre les fidèles de son église, dans des débats animés par mes soins, qui porteraient sur des questions de société, avec l'éclairage biblique de madame le pasteur.

L'idée me plaît beaucoup, à plusieurs titres. D'abord parce qu'un groupe qui tente de briser l'entre soi et se soumet aux réflexions et aux critiques d'autrui (y compris celles des agnostiques, des anticléricaux et des athées) attire toujours ma sympathie, tant il faut d'efforts et de risques pour s'engager dans cette démarche. Ce qui est hélas naturel aux êtres humains, c'est de rester en famille, se conforter les uns les autres, se rassurer en communiant aux mêmes évidences. Que les protestants saint-quentinois acceptent de confronter leurs idées, fassent appel à quelqu'un qui n'est pas des leurs, je trouve ça plutôt bien !

Et puis, le protestantisme a toute une histoire dans l'Aisne. Allez visiter le temple-musée de Lemé, en Thiérache. Savez-vous que Calvin est né pas très loin de Saint-Quentin, à Noyon ? Enfin, en tant que laïque, comment pourrais-je ne pas m'intéresser à la précieuse contribution de la Réforme au monde moderne, révolutionnaire et républicain ! La mystique, la foi, c'est autre chose, plus intime, qui ne regarde que moi et qu'en laïque scrupuleux je réserve à la sphère privée.

Je n'oublie pas non plus que la lecture de la Bible est un travail de culture générale, au même titre que l'étude du Manifeste communiste de Karl Marx (on dit que ce seraient les deux ouvrages les plus lus au monde !). En attendant, ce projet, qui se déclinerait mensuellement, entraîne mon enthousiasme. J'aurai l'occasion de vous en reparler, comme d'autres initiatives que je complote pendant l'été ...

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