dimanche 8 décembre 2013

La liste de la colère




Ce midi, j'avais deux invitations à honorer, à peu près à la même heure, ce qui m'obligeait à choisir, entre l'apéritif et le café. L'apéro, c'était Olivier Tournay, dans la salle Paringault, pour la présentation de la liste communiste aux élections municipales. Le café, c'était Xavier Bertrand, en mairie, pour le Salon du livre de Noël, où je dédicaçais mon ouvrage. Vous devinez vers quoi mon coeur a penché ...

Pour présenter leur liste, les communistes saint-quentinois ont mis les petits plats dans les grands : 150 à 200 personnes environ étaient conviées à un repas, dans une ambiance surchauffée (vignette 1). La section a manifestement souhaité un départ de campagne en fanfare, très médiatisé, et sans attendre que Xavier Bertrand se déclare. Le point culminant, c'était bien sûr l'annonce de la liste, nom après nom, par Gérard Ervet (vignette 2) : des ouvriers, des employés, des fonctionnaires, des travailleurs sociaux, des animateurs associatifs, des militants syndicaux, un fort ancrage populaire, c'est l'impression qui en ressortait. Et aussi beaucoup d'enthousiasme, de fraternité, surtout au moment de chanter l'Internationale, poings levés, Olivier Tournay en tête (vignette 3). A noter, sur cette liste, la présence de Barbara Knockaert, ancienne candidate, et Franck Mousset, conseiller municipal, tous les deux du NPA (mais pas présentés à ce titre).

Cette liste communiste, ce qui la définit le mieux, à entendre les interventions de Corinne Bécourt et Olivier Tournay, c'est le mot de colère : colère contre la droite et les injustices, colère contre la social-démocratie qui fait la politique du grand capital, colère contre les propos du candidat socialiste dans la presse locale, accusant la section communiste de collusion avec l'UMP (à vrai dire, c'est essentiellement Jacques Héry qui a fait ces critiques, desquelles je me suis désolidarisé). Cette liste, c'est celle des combattants, pas des notables, a précisé Corinne Bécourt.

Olivier Tournay a esquissé quelques grandes lignes programmatiques, en commençant par souligner que tous ceux qui promettent de l'emploi disent des mensonges, puisque ce n'est pas dans les prérogatives d'une municipalité. En revanche, tout ce qui dépend des pouvoirs d'une Ville, les communistes vont s'en emparer : logement, transport, culture, éducation, etc. Avec un principe conducteur : renoncer à toutes les délégations de service public, et mettre un terme à la zone franche.

Je n'étais pas seulement présent pour informer les lecteurs de ce blog, comme je le ferai tout au long de la campagne, mais pour témoigner de l'importance que j'accorde, en tant que socialiste, à ce qui se passe chez nos camarades communistes. Car en mars prochain, sans les communistes, les socialistes ne gagneront pas ; et sans les socialistes, les communistes n'auront aucun élu. Mon voeu le plus cher, c'est que cette liste communiste fasse le meilleur score possible, dépasse le seuil des 5% des suffrages exprimés, qui autorise la fusion des listes entre les deux tours. L'union, qui n'est pas possible maintenant, devra impérativement avoir lieu après le premier tour, dans une liste commune. Sinon, la gauche perdra ces élections municipales, pour la quatrième fois consécutive de son histoire.

De l'ambiance de cet après-midi, j'ai retenu la présence de nombreux jeunes, ce qui n'est pas toujours évident dans les rassemblements politiques locaux, et surtout des enfants bruyants, qui couraient un peu partout, comme le font des enfants, ce qui donnait une touche de vie et d'avenir. J'ai retenu aussi cette belle affiche de la section communiste, faucille et marteau énormes, sur fond d'Hôtel de Ville de Saint-Quentin en ombre chinoise (vignette 4). Il reste encore beaucoup d'efforts à faire pour que cet Hôtel de Ville sorte de l'ombre et se pare des couleurs de la gauche. Il reste jusqu'au mois de mars.

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