mercredi 9 avril 2014

Applaudissements



Quand on est social-démocratie comme moi, il n'y a rien à dire ni à redire du discours de politique générale de Manuel Valls hier après-midi : c'était parfait, c'est-à-dire parfaitement social-démocrate (social-libéral, disent ses adversaires et même quelques-uns de nos camarades), dans la ligne économique et sociale définie par François Hollande. Que rajouter d'autres ? Applaudissements ...

Si, il y a le style, complètement différent de Jean-Marc Ayrault : incisif, dynamique, enthousiasmant. Le PS en avait besoin, après sa lourde défaite. Valls est ce qu'on appelle un bon communicant. Autrefois, on disait un bon orateur, ce qui revient au même. C'est le moins qu'on puisse attendre d'un homme public : qu'il ait le verbe haut, la formule saisissante, le ton assuré, l'explication claire. Ce n'est hélas pas toujours le cas parmi le personnel politique.

Et puis, dans son contenu, il y a une tonne d'explosif : la réduction de moitié des régions, la suppression des départements, la fin de la clause de compétence générale pour les collectivités. Si, après ça, l'immeuble socialiste est encore debout, je n'y comprends plus rien du tout. C'est de la dynamite, mais à bon escient : quand on creuse une route de montagne, il faut faire péter le rocher. La Picardie actuelle, c'est fini et c'est tant mieux.

Sur ce sujet, Valls aura l'opinion pour lui et les élus contre lui : la grande bagarre ne fait que commencer, mais la politique est une éternelle bagarre. Toutes les grandes réformes, et celle des collectivités territoriales est galactique, provoquent des résistances acharnées, un tir de barrage contre elles, et puis le temps passe, la réforme s'installe et les salves se transforment en applaudissements. Il en sera de même pour cette réforme-là.

Autre nouveauté dans le discours du Premier ministre : l'appel à l'opposition parlementaire, à un travail constructif ensemble. La politique souffre d'un tel discrédit, l'extrême droite en profite tant, qu'il est indispensable de revoir et de corriger les comportements et habitudes politiques. Droite et gauche qui s'écharpent pour un rien, de façon systématique, et qui, après, vont faire copain copain à la buvette de l'Assemblée nationale, c'était formidable dans le glorieux passé de la République, où les batailles politiques étaient homériques, où la classe politique formait un corps respecté et admiré des citoyens. Ce n'est plus le cas du tout.

Les gens demandent désormais des résultats, des projets, de l'efficacité. La social-démocratie en Europe voit souvent droite et gauche collaborer ensemble sur certains dossiers. Attention : il ne faut pas effacer le clivage gauche-droite, qui garde toute sa pertinence, qui est structurant dans la vie démocratique nationale ; mais il ne faut pas le forcer artificiellement, dans des postures qui ne sont que de pouvoir, sous des apparences d'affrontements idéologiques.

Les socialistes et les écologistes ont voté hier la confiance, même ceux qui n'en avaient pas envie : en politique, la force des évidences écrase tout. Bravo, merci et courage à Manuel Valls !

7 commentaires:

Anonyme a dit…

<< La Picardie actuelle, c'est fini et c'est tant mieux. >>

Sale boche , tu ne respecte ni les morts ni les vivants ....

Ta forfaiture sera mise en avant à chacune de tes interventions ...

Anonyme a dit…

Valls fait du copié collé de recettes pêchées un peu partout ... Et comme il est apprenti cuisinier, il risque de se retrouver vite sans emploi .....

Emmanuel Mousset a dit…

1- Un peu de calme. Je vois la Picardie en grand : ses frontières actuelles sont réduites et erronées.

2- Valls est plus chef cuisinier qu'apprenti. Et pour continuer à filer votre métaphore, je dirais que l'essentiel est que la sauce prenne. C'est bien parti.

Anonyme a dit…

OK pour le tsunami territorial mais en 2021 seulement.....
Le 1er ministre italien veut faire ça et supprimer le Sénat en 3 mois.
On pourrait pas aller plus vite.

Anonyme a dit…

Faire grossir IDF ou Nord PDC est une mauvaise solution , ce sont des régions déjà très peuplées; par contre lier PICARDIE et CHAMPAGNE avec pourquoi pas une nouvelle capitale dans la ville de l'ancienne capitale du royaume à LAON ; ville centrale serait un plus pour tous ...

Emmanuel Mousset a dit…

1- Nous ne sommes pas en Italie, pays des tremblements de terre et des éruptions volcaniques, pour le meilleur mais aussi pour le pire.

2- Laon, trop petite, trop bourgeoise : ma candidate, c'est Saint-Quentin, bien sûr !

Anonyme a dit…

Dans toutes les administrations dites techniques on sait depuis longtemps qu'une partie de la picrdie est naturellement tournée vers le Nord, une autre vers IDF et une autre vers Reims.
Ca mettra le temps qu'il faut mais ça se fera comme ça.