mardi 15 avril 2014

Vae victis !



Le Conseil municipal n'en finit pas de s'installer. Hier soir, à Saint-Quentin, de nombreuses représentations dans de multiples organismes ont été votées, les conseillers délégués ont été désignés et le montant des indemnités a été fixé. Xavier Bertrand a été égal à lui même, plus chef que jamais, et un peu plus que d'habitude, pour bien marquer son autorité sur sa nouvelle majorité.

Du côté de l'opposition, les élus frontistes ont timidement pris la parole, plus pour s'interroger que pour contester. Le communiste Olivier Tournay, rompu à l'exercice, est intervenu à plusieurs reprises, dont un morceau de bravoure : sa candidature (symbolique) au comité éthique de la vidéo-protection, qui a été refusée (et pas du tout symboliquement) par Xavier Bertrand.

Chez les socialistes, Carole Berlemont aurait-elle fendu l'armure (pour une dame, il faudrait trouver une autre expression) ? Elle est intervenue trois fois, si je ne me trompe pas. Ce n'est pas encore Attila, mais peut-être qu'on y va. En revanche, silence de Michel Garand : une ruse de guerre ? C'est possible. Carole s'est étonnée que le maire n'ait pas été plus généreux dans les offres de représentation à l'opposition. Il a répondu qu'il ne faisait qu'appliquer la loi. Eh oui, on se fait rarement de cadeaux en politique : dura lex, sed lex.

Le Conseil municipal d'hier soir faisait comprendre que la politique consiste aussi en une distribution de postes, places, honneurs et prébendes divers et variés, que la majorité remporte le gâteau et l'opposition les miettes. Et puisque la langue latine m'inspire aujourd'hui, je dirais : Vae victis ! Malheur aux vaincus ! Mais rappelons-nous que le chef gaulois qui prononça cette immortelle parole avait envahi Rome et soumis l'empire, comme demain peut-être les socialistes saint-Quentinois s'empareront du perchoir municipal. Labor omnia vincit improbus.

1 commentaire:

Erwan Blesbois a dit…

Le problème de toute idéologie, chrétienne ou communiste, c'est qu'ensuite elle aboutit au dogme. Le libéralisme est si solide, parce qu'il n'est pas dogmatique, qu'il laisse chacun crever dans son coin, qu'il est la somme des égoïsmes particuliers, qu'il ne propose pas de réunir, qu'il n'a aucun projet commun. Et c'est pour cela qu'il est si dangereux ; risquant de déboucher sur une catastrophe écologique sans précédent. Parce que le libéralisme, c'est-à-dire l'égoïsme, dont certains sont allés jusqu'à en faire leur dogme, de leur propre égoïsme, est sans conscience.