vendredi 29 août 2014

Les pendules à l'heure du loup



Déjà un "couac" au sein du gouvernement, après les propos d'Emmanuel Macron sur les 35 heures ? Il faut arrêter avec cette onomatopée ridicule dont l'usage est aujourd'hui immodéré et inapproprié : il n'y a pas plus de couac que de crac boum hue ! (je suis très Dutronc, en ce moment). Il n'y a pas non plus, terme également très en vogue, de "polémique" autour d'une position "libérale" du nouveau ministre de l'Economie. Revenons-en à des remarques factuelles :

1- Macron s'est exprimé dans Le Point avant d'être ministre et de savoir qu'il allait le devenir. Ce n'est donc pas une position gouvernementale.

2- Macron était conseiller du président de la République. Quel est le travail d'un conseiller ? De conseiller ! De lancer des idées, pas de décider. Et toute idée argumentée et bienveillante mérite d'être examinée.

3- Macron n'a pas proposé la suppression des 35 heures, mais des dérogations dans des cas forcément particuliers, quand la situation de l'entreprise s'y prête, avec l'accord des syndicats et des salariés.

4- Cette possibilité existe déjà, pour les entreprises en difficulté. Emmanuel Macron n'a fait que suggérer son élargissement.

Au final, il reste quoi de cette affaire ? Un "couac", il n'y a pas ; une "polémique", non plus. Il ne reste rien, du vent. Si vous voulez une position libérale sur les 35 heures, écoutez Xavier Bertrand, qui veut supprimer la notion même de durée légale du temps de travail.

Et le Premier ministre qui est gratifié d'une standing ovation devant un parterre de patrons, à l'université d'été du MEDEF ? N'est-ce pas la preuve du libéralisme de ce gouvernement ? Idiots bien sûr ceux qui le pensent : Manuel Valls a déclaré "j'aime l'entreprise", les entrepreneurs n'allaient quand même pas lui faire la gueule ! Mais est-ce bien digne d'un socialiste que de prononcer une telle phrase ? Peut-être aurait-il dû dire "je déteste l'entreprise" ? Est-ce que nous aurions été plus avancés ? Est-ce que les Français s'en seraient mieux portés ? Arrêtons avec ça ! Le Premier ministre a émis une évidence, une banalité. Quand on lutte pour l'emploi, on ne peut qu'aimer et soutenir ce qui crée de l'emploi, les entreprises.

Sur les 35 heures, sur l'entreprise, sur le soutien au gouvernement, il est temps que le parti socialiste remette les pendules à l'heure, surtout pour ceux qui en sont encore à la montre à gousset. De ce point de vue, l'appel des 200 députés à soutenir le gouvernement est une excellente initiative, qui met les choses au clair. Il serait bon qu'elle soit étendue à l'ensemble des élus, des cadres et des adhérents du parti, pour faire sortir le loup du bois. Car "quand c'est flou, c'est qu'il y a un loup", comme disait la grand-mère de Martine Aubry, et la mienne aussi, je crois bien.

1 commentaire:

Anonyme a dit…


Royal, Aubry, Ayrault, Macron: les absents de La Rochelle ET TAUBIRA chez les frondeurs ... Où est l'autorité de HOLLANDE et la véritable reconnaissance de VALLS comme capable de mener une politique qui convient à TOUT LE PS ...........