samedi 6 septembre 2014

La rentrée des socialistes



Au niveau national, la rentrée des socialistes a été assombrie par ce que nous savons. Mais au niveau local, la rentrée des socialistes à Saint-Quentin ? Les hasards du calendrier font que le tribunal administratif a émis un avis sur la plainte de Michel Garand contre Xavier Bertrand, concernant le sondage diffusé pendant la campagne des municipales : elle ne va pas déboucher, semble-t-il. C'était couru d'avance : généralement, il n'y a pas de poursuites dans ce genre de cas. Et même s'il y en avait eues, quel aurait été le bénéfice politique ? A peu près nul, sauf la satisfaction personnelle de voir les frais de sondage versés aux comptes de campagne de Xavier Bertrand.

Politiquement, la conséquence est même fâcheuse : non seulement le candidat de l'UMP l'emporte devant les électeurs, mais aussi devant le tribunal. Et puis, il y a cette incompréhensible négligence du demandeur de n'avoir pas été présent en séance, ni de s'être fait représenté. Il y a même retournement de situation, puisque c'est le plaignant qui se voit maintenant visé par des frais judiciaires ! Sans parler de l'avenir de la plainte pour diffamation, déposée cette fois par Xavier Bertrand contre le candidat socialiste. Tout ça est déplorable, à la limite malsain : les débats politiques devraient rester politiques, et pas balancer dans le juridique.

Mais la rentrée des socialistes locaux s'est surtout signalée par un communiqué de presse sur les rythmes scolaires, non repris par L'Aisne nouvelle, mais commenté par le Courrier picard, en un sens pas très positif. "Les élus socialistes du conseil municipal se réveillent dans un communiqué de presse", écrit Alice Meunier (ce qui laisse à supposer qu'ils étaient endormis ?). "Le parti socialiste s'inquiète ... à deux jours de la rentrée", ce qui sous-entend, cette fois, un retard à l'allumage. Enfin, l'article souligne l'absence de propositions : "un communiqué de presse qui fait tout dans le tacle". Il n'y a bien sûr pas que ça, mais il y a ça.

C'est, à nouveau, la confirmation d'un problème de communication entre les socialistes et la presse locale, qui avait été rendu manifeste durant la campagne. Il faudra bien, un jour ou l'autre, que Michel Garand, en sa qualité de leader de l'opposition, prenne ce problème à bras-le-corps et lui apporte des solutions. Il n'est plus possible, à l'époque moderne, d'avoir une couverture de presse aussi défavorable. Le tort, bien sûr, serait d'incriminer les journalistes au lieu de se remettre, techniquement, en question.

Heureusement, la rentrée n'est pas que grise. Le parti socialiste va s'engager, durant tout le trimestre, dans des "Etats Généraux", où son projet va être totalement rediscuté. Ce sera l'occasion d'insuffler du débat, de s'ouvrir à la société, puisque la réflexion ne sera pas réservée aux seuls adhérents, mais impliquera aussi les sympathisants et les électeurs de gauche. Souhaitons aux socialistes saint-quentinois de se saisir de l'événement pour redynamiser leurs trois sections.

Enfin, nous aurons le plaisir de recevoir le sénateur socialiste et président du conseil général de l'Aisne, Yves Daudigny, le mercredi 10 septembre, à 18h30, au centre Matisse, dans le cadre des élections sénatoriales. Ce sera, une fois de plus, un honneur pour les socialistes de Saint-Quentin, mais aussi un encouragement.

Pour la nouvelle opposition socialiste issue du dernier scrutin, l'enjeu est assez simple : il faut que son chef devienne un chef, que Michel Garand endosse le costume d'homme public, présent dans les événements de la ville, à la rencontre de ses habitants, sachant s'entourer, insufflant aux socialistes et à la gauche l'énergie nécessaire pour se battre et pour espérer. Dans ce rôle-là, j'ai toujours pensé que j'étais le meilleur et le mieux préparé. Mais comme je suis à peu près le seul à y croire et que mes camarades se sont massivement tournés vers Michel, à lui maintenant de faire la démonstration que je me suis trompé, ce à quoi je veux bien volontiers souscrire, parce que, de toute façon, les dés sont jetés, il n'y a pas d'autre solution pendant six ans.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est vrai qu' on ne voit pas beaucoup les élus socialistes en particulier lors des manifestations patriotiques.
C'est assez choquant : lorsqu'on prétend représenter les concitoyens on se doit d' être présent dans ces manifestations. N'y a t'il pas eu de socialistes qui ont participé à la libération de St Quentin ?
Quant aux procès en cours, il vaudrait mieux réfléchir aux conséquences avant de les intenter ou de les subir à cause d'écrits hasardeux.
L'adversaire n'est pas né de la dernière pluie !

Emmanuel Mousset a dit…

1- Au 70e anniversaire de la Libération de Saint-Quentin, il y a eu des élus socialistes : Anne Ferreira et Carole Berlemont, l'élu communiste Olivier Tournay et la secrétaire de section PCF Corinne Bécourt. Pour le reste, la nouvelle opposition est en place depuis peu : il faut lui laisser le temps de prendre ses marques.

2- La plainte contre Xavier Bertrand est un choix politique comme un autre. Le problème n'est pas tant dans ce choix, politiquement défendable, que dans le fait de ne pas aller au bout de la démarche, de ne pas en faire quelque chose de politique, en n'assistant pas à la séance du tribunal. Je pense que Michel s'est cantonné à une démarche administrative (d'où son absence), mais les conséquences médiatiques, publiques, donc politiques sont là (la victoire juridique de Xavier Bertrand, dans le prolongement de sa victoire électorale).

Maintenant, toutes ces remarques ne doivent pas nous conduire à nous plaindre ni à désespérer. L'opposition a 6 ans devant elle pour se construire, s'améliorer, évoluer.