samedi 11 octobre 2014

Philo et science-fiction



Philippe Henry, professeur de philosophie au lycée Condorcet, nous a présenté cet après-midi une conférence sur le fameux écrivain de science-fiction Philippe K Dick, dont l'oeuvre a inspiré tant de films (Blade Runner, Total Recall, Minority Report). Après une enfance compliquée, il se lance dans la lecture des philosophes antiques et la littérature. Sa santé est fragile (il est accro aux amphétamines, qui l'aident à écrire), ses amours sont malheureuses, il finit en mystique chrétien qui a une grande croix sur la poitrine et des apparitions.

K Dick interroge le réel. Comme Platon, il doute des apparences, s'inquiète d'une humanité entrée dans l'ère des machines, considère que le temps n'est pas linéaire. A la façon du philosophe Leibniz, l'écrivain conçoit d'autres mondes possibles, parallèles, un enfer totalitaire et un jardin d'Eden. Les philosophes ne sont pas en reste en matière de fictions philosophiques : le mythe d'Er (Platon), le malin génie (Descartes), l'éternel retour (Nietzsche).

Est-ce à dire que la science-fiction serait l'avenir de la philosophie ? Pour Philippe Henry, non : elle stimule la réflexion en se plaçant au croisement du réel et de l'imaginaire, mais elle ne peut pas prendre le relais de la philosophie. Sur les rapports entre les deux, la lecture de Guy Lardreau, "Fictions philosophiques et science-fiction" (1988), est profitable.

Je vous retrouverai lundi soir, à 20h00, pour la séance de ciné philo dans le cadre du festival "Les Yeux ouverts sur l'immigration", organisé par la Ligue de l'enseignement de l'Oise. L'entrée sera exceptionnellement gratuite. Nous vous proposerons le film de Julie Bertuccelli, "Depuis qu'Otar est parti" (2004), suivi d'un débat que j'animerai en compagnie de Mylène Kokel, de la Ligue.


En vignette : Philippe Henry, à gauche, assis à la table, Valérie d'Amico, directrice de la bibliothèque, au milieu, et Pauline, stagiaire.

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