vendredi 3 octobre 2014

Quoi de neuf à droite ?



Allons voir dans le camp d'en face, dont c'était hier la fête (médiatique). J'ai regardé Juppé à la télé, que j'ai trouvé pas trop mal, pour un homme de droite. Il a un peu changé : moins raide, moins cassant, plus marrant. Sur le fond, sa candidature à la primaire fait honneur à l'UMP : sa ligne politique est ouverte, modérée, intelligente. Il a par exemple compris que notre société ne reviendrait pas sur le mariage homosexuel. Son projet n'est pas encore complètement défini, mais l'élection présidentielle n'est pas pour maintenant. En tout cas, Alain Juppé tranche avec celui qui pourtant lui ressemble tant : François Fillon, qui défend un programme carrément libéral. Sur Le Front national, Juppé est également très clair, ce qui n'est pas toujours le cas à droite.

Nicolas Sarkozy, lui, était hier invité en meeting chez François Baroin. L'ancien président m'amuse beaucoup : Sarkozy fait du Sarkozy, il est presque la caricature de lui-même. En l'observant, on a l'impression que le temps pour cet homme s'est arrêté, comme dans le film Hibernatus : on le sort de la glace, il est le même, le décor de 2007 est reconstitué. Il y a d'ailleurs une petite ressemblance physique entre Sarkozy et de Funès. Je me demande même qui est le plus drôle des deux. Toujours est-il que Sarko, en matière de propositions, y est allé fort, fidèle à lui-même : plus d'emploi à vie pour les fonctionnaire, mais un contrat d'embauche de 5 ans ! Ce qui revient à dire : plus de Fonction publique, puisque sa définition est dans la continuité du service, inscrite dans ses statuts, par la pérennité de ses emplois. Au moins avons-nous là une belle perspective de débat entre la droite et la gauche, mais qui n'a rien de nouveau.

Enfin, la soirée d'hier à droite est passée par Saint-Quentin, puisque Bruno Le Maire, le candidat à la présidence de l'UMP, était l'invité de Xavier Bertrand au théâtre Jean-Vilar. Le Maire m'intéresse, parce que c'est la seule personnalité de l'UMP qui soit présentement un intellectuel : il écrit lui-même ses livres, a un style et de la culture. Juppé est un technocrate, Bertrand un autodidacte et Sarkozy un aventurier. Dans son langage et ses références, on comprend que Le Maire c'est autre chose, ce n'est pas le même milieu. Mais je ne sais pas si c'est un atout pour lui, en ce moment, d'être un intello en politique. C'est quelqu'un qu'il faudra suivre dans les prochaines années. Manifestement, c'est ce qu'a choisi de faire Xavier Bertrand : son poulain pour l'UMP, c'était François Baroin, mais celui-ci a rallié Sarkozy. Hervé Mariton, autre postulant à la direction du parti, est trop à droite pour Bertrand, qui veut représenter un courant populaire et social. Peut-être la réunion au théâtre a-t-elle donné l'occasion au député-maire s'officialiser ce soutien (j'ai l'oeil américain et l'oreille fine, mais je ne suis pas non plus une petite souris ; et puis, je choisis mes fromages).

Quoi de neuf à droite ? Bof, pas grand chose, que du vieux. Beaucoup de mouvement et de surplace, de nouveauté et de réchauffé. Mais la politique, ça a toujours été comme ça. Après, on aime ou on n'aime pas. J'aime bien.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ben il ne vous faut pas grand chose pour être content!

Emmanuel Mousset a dit…


C'est ce qu'on appelle la sagesse.