jeudi 13 novembre 2014

Allons z'enfants



Hier matin, en entrant dans la classe de CE2-CM1 d'Isabelle Reche, j'ai été accueilli par une Marseillaise magistralement interprétée par les élèves, sous la baguette (c'est-à-dire le doigt) de Jacqueline Hargous. C'était certes moins impressionnant que ce même hymne national chanté ou joué durant le 11 novembre, au Monument aux Morts ou pendant le spectacle du Splendid (voir billet d'hier). Mais une Marseillaise, même modeste, fait toujours son petit effet.

Nous étions réunis pour un goûter philo, un petit débat, une réflexion autour de la guerre. Outre Isabelle et Jacqueline, deux autres professeurs des écoles ont assisté à nos échanges : Virginie Becart et Marielle Brulé. Une étudiante en licence à l'INSSET était également présente (voir vignette). Ce genre d'activités me ramène à la polémique, souvent basse et lamentable, sur le périscolaire : là, nous étions dans le temps scolaire, mais on pourrait très bien imaginer des petites interventions "philosophiques" durant les 45 minutes du temps périscolaire ; la durée est adaptée et le contenu aussi.

Je crois qu'il est pédagogiquement profitable pour les enfants d'être confrontés à des "intervenants extérieurs", comme on les appelle. Le rapport au maître doit bien sûr demeurer essentiel, structurant, mais l'enseignement doit aussi s'ouvrir, les classes ne doivent pas apprendre d'une seule et unique personne, au risque de voir les pensées se figer dans des habitudes et des automatismes. Si on parle, à propos du périscolaire, d'activités d'éveil, ce n'est pas pour rien. D'ailleurs, en quittant la classe d'Isabelle Reche, un jeune enseignant m'a interpellé pour que je fasse avec ses élèves une animation, autour de la morale et de la justice.

Ces interventions ne sont pas coupées de l'enseignement traditionnel que reçoivent les enfants : au contraire, par mes questions et mes remarques, je les encourage à réutiliser les connaissances apprises, mais dans un autre contexte, et de façon plus libre, plus personnelle. C'est toujours, pour moi, un bon moment passé, qui me change de mes classes de Terminale, des lycéens beaucoup moins spontanés, parfois déjà pris dans tout un jeu de préjugés, et pensant surtout à leur bac (excellente préoccupation, mais la philosophie ne se réduit évidemment pas à la préparation d'un examen).

Puisque nous parlons du centenaire de la Grande Guerre, je vous invite à assister à la conférence que fera samedi prochain, à 15h00, Benjamin André, à la bibliothèque municipale, qui portera sur "1914-1918 dans la bande-dessinée". La BD, c'est une histoire d'enfants et d'adultes, et Benjamin saura à coup sûr nous passionner, comme il avait su le faire lors de ses précédentes conférences.

1 commentaire:

Hubert a dit…

Si les enfants du primaire se mettent à philosopher, alors là je dis BRAVO. Si les arts et la philosophie sont à la porte de l'école, alors il n'y a plus qu'à la pousser et ce sera enfin une vraie révolution !