samedi 3 janvier 2015

L'homme qui aimait Truffaut



Une fois de plus, la Cinémathèque française, quai de Bercy, à Paris, nous gratifie d'une très belle exposition, agréable, intelligente et pédagogique, consacrée à l'oeuvre de François Truffaut. Ce que j'aime chez le cinéaste, et qu'on a tendance à oublier, c'est qu'il a d'abord été une plume avant d'être une caméra : un critique de cinéma, un écrivain, juste et féroce avec le cinéma de son jeune temps (les années 50). Vignette 1 : l'affiche des "400 coups" en japonais (ou chinois ?).

Après Bercy, vous prenez le métro direction Nation, correspondance pour porte Dauphine, vous descendez à Ménilmontant, remontez la rue du même nom jusqu'au 121, le Pavillon Carré de Baudouin, qui invite à une exposition Michel Houellebecq. Comme Truffaut n'est pas que cinéaste mais aussi littérateur, Houellebecq n'est pas qu'écrivain, il est aussi photographe. En vignette 2 : une formule très houellebecquienne. En vignette 3 : un houellebecquien inconditionnel devant une oeuvre pieuse du maître. En attendant la sortie la semaine prochaine de son nouveau roman, "Soumission", qui fait déjà polémique (voir Libération d'aujourd'hui).

S'il vous reste du temps, passez par le musée d'Orsay et l'Institut des Lettres et manuscrits : deux expositions nous donnent à lire ou à relire les ouvrages du marquis de Sade. Truffautiste, houellebecquien, je suis aussi un peu sadien (mais pas sadique).

6 commentaires:

Erwan Blesbois a dit…

ça y est, j'ai lu le dernier roman de Houellebecq dans un texte piraté bourré de coquilles, un peu stéréotypées, ce qui permettait au bout d'un moment d'avoir une grille de correction, mais bon pas très agréable sur la forme. Sur le fond, je reconnais bien là Houellebecq, il y va aussi fort que dans ses premiers romans, "extension" et "les particules". C'est du très bon Houellebecq.
Qualifier Nietzsche, plusieurs fois dans son roman de "vieille pétasse", fallait oser, et je ne suis pas loin de partager son avis, cela ne m'empêche pas d'apprécier beaucoup Nietzsche, mais l'expression me fait beaucoup rire.
C'est évidemment un détail, l'œuvre est assez considérable, bien structuré, à part un personnage mystérieux, Lempereur, abandonné à mi-roman et qui ne livrera rien de sa part de mystère, à moins que la version que j'ai lu fut tronquée, de toute façon je me procurerai l'œuvre sur support papier, moyennant quelques euros, que j’octroierai volontiers à son auteur que j'apprécie particulièrement, comme étant l'écrivain le plus lucide sur l'époque actuelle.
J'ai bien aimé aussi ce passage où il dit à peu près : le passé est idéalisé ou nostalgique d'un bonheur perdu, le futur est souvent représenté comme radieux et également fortement idéalisé comme promesse de bonheur, mais la seule réalité c'est le présent qui consiste le plus souvent en une douleur insupportable.

Emmanuel Mousset a dit…

J'attends la sortie du livre, mais je crois que nous sommes pour une fois d'accord, mon cher Erwan.

Anonyme a dit…

Surtout pas sadique,
vous êtes masochiste.

Emmanuel Mousset a dit…

Vous me faites mal en disant ça.

Anonyme a dit…

Et moi qui le croyait berrichon de naissance ... Et par essence socialiste et pour l'éternité !!

Emmanuel Mousset a dit…

Savez-vous que les premières images de "L'argent de poche" ont été tournées dans le Berry, à 8 kms de ma ville natale, à Bruères-Allichamp, le centre géographique de la France ?