dimanche 22 mars 2015

La grande marée



Après le déclin du soleil vendredi matin, c'est l'océan qui s'est révolté hier, à travers la grande marée, comme si un phénomène en déclenchait un autre. La nature veut nous dire quelque chose, avec ses mots à elle, c'est certain ; sans doute nous lancer un avertissement. La lumière qui diminue, l'eau qui submerge la terre : ce sont des signes inquiétants.

La marée renvoie à Noë, au Déluge. La mer monte, elle pourrait, en continuant, engloutir toute la civilisation. Cette eau est violente, destructrice, meurtrière. Elle charrie des épaves, des cadavres, une écume malodorante. Même les digues qu'on croyait les plus puissantes ne suffisent pas à l'arrêter. Marée fait penser à marécage : l'impression d'un enlisement. Qu'est-ce qui est plus terrible que l'incendie ? L'inondation. On peut éteindre le feu, on ne peut pas vider la mer avec ses mains. La grande marée souligne notre impuissance devant ce qui est vécu comme une fatalité.

Je ne veux pas être aussi pessimiste. On nous dit que nous aurions affaire à la marée du siècle : c'est faux ! L'époque exagère tout. Ce genre de caprice naturel agite régulièrement l'océan. Et puis, aussi énorme soit la marée, elle atteint toujours une limite au-delà de laquelle elle ne peut pas aller. Enfin, fatalité pour fatalité, l'eau qui envahit est condamnée à refluer. Il n'y a donc pas à désespérer.


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