lundi 2 novembre 2015

Drapeau levé



Faut-il que Manuel Valls vienne soutenir Pierre de Saintignon, tête de liste socialiste dans la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie ? Il parait que certains socialistes ne sont pas très chauds. Moi si ! Quelle absurdité ce serait de ne pas recevoir le Premier ministre, qui va visiter de nombreuses régions dans le cadre de la campagne électorale. Valls irait partout ... sauf chez nous ! Au nom de quoi ?

Pour ne pas perdre une partie de l'électorat qui ne porte pas dans son cœur l'actuel gouvernement ? C'est illusoire. Tout le monde sait que Saintignon est socialiste. Même en mettant une rose au poing microscopique sur les affiches, ça ne marchera pas. Les électeurs ne sont pas dupes. En politique, personne ne peut se cacher derrière son petit doigt. Les socialistes doivent assumer ce qu'ils sont et défendre ce qu'ils font. Quels citoyens accorderaient leur confiance à des socialistes honteux, portant des habits couleur muraille et rasant les murs ?

Mais l'élection est régionale, pas nationale ? J'entends bien, mais, en République, les scrutins ne se découpent pas comme des tranches de gâteau. Oui, cette élection est d'abord locale, mais comme dans toute expression du suffrage universel, il y a une part nationale. C'est pourquoi il est légitime que les ministres s'engagent dans toute échéance électorale, quelle qu'elle soit, en particulier celle-là.

Et puis, dans notre région, l'heure est grave, l'extrême droite est aux portes du pouvoir : on ne comprendrait pas que l'exécutif reste indifférent, laisse faire, n'intervienne pas. De ce point de vue, je me réjouis que le président de la République et le chef du gouvernement ne soient donnés comme cible principale Marine Le Pen. Encore faut-il que le Parti socialiste, partout, mobilise contre l'extrême droite.

Enfin, si le gouvernement est impopulaire, certains ministres ont une bonne image dans l'opinion. Il serait idiot de ne pas faire appel à eux. Je pense notamment à Emmanuel Macron et à Bernard Cazeneuve. J'espère donc qu'un grand meeting rassemblera les socialistes et leurs alliés, avec quelques têtes d'affiche pour galvaniser les troupes.

En politique, pour gagner, il faut fier et sûr de soi, sinon on n'entraîne personne. Il faut se sentir solidaire du Parti auquel on appartient, du gouvernement qu'on soutient. On ne peut pas être à la fois dehors et dedans. Les régionales sont une bataille. Il faut y aller drapeau déployé, et pas le mettre dans sa poche ou s'asseoir dessus. Au contraire, la campagne est l'occasion d'une pédagogie accrue en direction de l'opinion. Cette nouvelle grande région, avec des pouvoirs augmentés et mieux cernés, à qui la devons-nous ? A l'actuel gouvernement, grâce à la réforme territoriale. Oui, pour qui veut militer, il y a du travail et des explications à donner. Mais pour convaincre les autres, il faut être convaincu soi-même, et le faire sentir.

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